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Pourquoi, plus de 70 ans après la naissance du spatialisme, est-il important de penser à créer une « huile sur toile » sans avoir la toile sur laquelle peindre ?
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HORROR VACUI...
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Comment une peinture est-elle possible dans laquelle les éléments picturaux spécifiques font une reconnaissance explicite du caractère littéral du support ? Dans le contexte de l'abstraction post-picturale, la technique de la tache semblait être la meilleure solution : la simple résistance de la toile semblait suffire à sa réalisation - rien de plus, rien de moins. La couleur diluée aurait dû s'identifier à la toile elle-même, bien qu'elle n'ait jamais réussi à garantir une correspondance complète entre le recto et le verso du tableau. Mais avec le spatialisme de Fontana, le principe même du support plat sur lequel opérer a disparu. La question se posait donc dans des termes radicalement nouveaux, au point d'exiger une solution apparemment paradoxale. En fait, un tableau a été créé sur la base de procédés inverses par rapport à la peinture à la tache. La couleur plutôt que diluée, reste dans son corps et la toile en tant que prémisse picturale a été éliminée. Un Artefact (Rectoverso), une œuvre totalement littérale, au point que le recto et le verso du nouveau tableau correspondent parfaitement.
HORROR VACUI
Les conséquences du spatialisme : la toile déchirée, le vide ouvert. Il n'y aurait pas eu d'autre surface sur laquelle réorganiser l'œuvre une fois rompue la bidimensionnalité du support. Ou, du moins, une image mais sans la toile sur laquelle peindre - en supposant que c'était possible. Pour survivre, la peinture a plutôt pensé à se transformer, à exorciser le vide. Elle a intégré des objets du monde réel, restituant précisément la matérialité du support comme préalable indispensable à la création artistique. Mais la réponse d'une peinture qui renonce au préalable de la surface et qui insère inévitablement le vide dans ses procédés est différente.
Le discours moderniste a affirmé le principe que la toile contribue visuellement avec les autres éléments organisés à sa surface. La peinture se caractérise de plus en plus comme un procédé physiquement constitué capable d'activer différents matériaux en relation avec la bidimensionnalité du support ou avec différentes surfaces. Comme l'a dit un célèbre peintre américain : "Toujours la surface est utilisée." Mais que se passerait-il si, dans sa fabrication, le nécessaire support d'avion venait à disparaître ? Comment faudrait-il repenser les concepts et pratiques de base de la peinture, du simple tracé d'une ligne aux opérations de composition les plus complexes? Dans ce cas, pourrait-on concevoir une ligne qui soit à la fois « pure trace d'un processus » et signe qui se forme « dans la matérialité de la production picturale » ? L'Artefact (Rectoverso) est un exemple préliminaire et concret de peinture sans surface.
“Pollock’s line bounds and delimits nothing …” C'est ainsi que Michael Fried a résumé l'une des réalisations majeures de l'art américain, arrivée au terme d'un long parcours commencé avec les avant-gardes du début du XXe siècle. Libérez la ligne de son (répété) “task of describing and bounding shapes and figures – whether abstract or representatives – on the surfaces of the canvas.”
N'ayant aboli aucune de ses fonctions dénotatives, de nouvelles possibilités s'ouvrent aux néo-avant-gardes pour reconceptualiser la ligne, avant tout comme un continuum espace-temps obéissant à sa propre logique – au-delà de toute dépendance aux gestes de l'artiste. Mais ce besoin d'autonomie peut-il vraiment être atteint si, sur le plan procédural, la ligne reste dépendante de son lit naturel, ou plutôt de la surface sur laquelle, même idéalement, elle peut être tracée ? Essayons d'inverser les termes de la question : une peinture qui renonce à la surface. L'Artifact (Rectoverse) est une première solution à ce genre de problèmes.
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